Quelques nouvelles après bien des mois de silence de ma part.
J'ai retrouvé un emploi, au Luxembourg, dans le www. Intéressant, mais néanmoins si loin de mes aspirations, et du Japon... J'ai du également me rapprocher géographiquement parlant, et je n'apprécie ni mon logis, ni mon nouveau style de vie. Afin d'éviter les embouteillages, je me lève à 5h45 chaque matin, prend la route vers 6h00 pour arriver vers 7h45 (quand tout va bien) sur mon lieu de travail, bien qu'officiellement je ne suis censé commencer qu'à 8h00. Je quitte les lieux vers 16h45, pour aller me perdre dans les embouteillages quotidiens et lorsque je suis chanceux, je peux être de retour dans mon logement vers 18h00. Douche, repas, un peu d'internet, et il est déjà l'heure de dormir. Mes weekends sont trop courts pour me reposer, trop long pour les apprécier.
Chaque jour qui passe me semble interminable, et lorsque vient le moment de dormir, c'est je crois bien le meilleur moment pour moi de mon existence actuelle. Je me sens stagner ici, et je ne parviens pas à concevoir ainsi mon avenir, il manque bien trop de choses et ce style de vie ne correspond en rien à ce que j'attends de mon existence. Le Japon me manque chaque jour, presque à chaque instant, et je ne parviens pas plus à présent qu'auparavant à me réadapter au mode de vie européen. Trop de choses me manquent, trop de choses me dérangent. Je continue à chercher une voie, afin de retourner au Japon, mais évidemment, rien ne se profile à l'horizon. J'en ai assez de répéter les mêmes choses depuis des mois. Du fait de mes horaires impossibles, de ma fatigue permanente, du stress quotidien et du décalage horaire, mes contacts avec ma compagne se font plus réduits, et cela s'en ressent. Je sens que mon existence s'enlise, et que mon couple se désagrège peu à peu, sans pouvoir rien y changer : je survies simplement, parant au plus pressé. Pourtant, je n'ai pas le choix, je dois continuer et me rendre au travail chaque jour, plaisanter alors que je n'en ai nulle envie, faire avec les sauts d'humeur de chacun et l'attitude parfois très désagréable (plus souvent que je ne le souhaiterais) de certains de mes collègues, et faire mon travail, me demandant tout au long de la journée ce que je fais encore en Europe alors que je pourrais être au Japon, si j'avais seulement la chance d'y trouver un véritable emploi, aussi modeste soit-il...
Les jours, semaines et mois passent, perdus à jamais, et je me rappelle ma vie au rythme des saisons lorsque je vivais encore au Japon. Le sourire et la politesse des japonais me manquent, le service irréprochable où que l'on aille, la propreté des rues et des bâtiments, des personnes, ainsi que leur système de transport incroyablement efficace alors qu'ils sont des millions rien qu'à Tōkyō (東京). L'activité fiévreuse de la ville ainsi que sa douceur de vivre me manquent, et la nuit tombant si vite à l'Est, apportant cette douceur nocturne aux rues de la ville, éclairées par d'artistiques jeux de lumières. Non, décidément, je ne me réhabituerais jamais à cette vie, et même si je ne devais pas retourner au Japon, ce qui semble fort être le cas, je ne pourrais jamais me faire à l'idée d'abandonner mon projet. Je me demande combien de temps encore, je pourrais tenir en vivant de la sorte, dans ces conditions et sans véritable espoir... A cette heure, seules deux personnes, malheureusement fort éloignées géographiquement (Bretagne et Japon) me soutiennent moralement, et comprennent ce que j'endure, et je tiens à les en remercier par ce billet. Ils se reconnaitront. Merci D, Danke D.
Je n'aime pas la tournure qu'à hélas pris ce blog depuis mon retour, mais que faire, que dire, sur un blog censé parler du Japon alors qu'on est en exil loin du pays du soleil levant? Je n'ai même pas le cœur, ni d'ailleurs le temps, de continuer à travailler à sa refonte comme je le voulais, ni finir les articles entamés de 2012. Je rêve parfois néanmoins qu'un jour je pourrais à nouveau écrire et publier des photos et articles sur ce blog, car enfin de retour là-bas. Jusque là, ce sera malheureusement l'hibernation forcée.
Voilà, je tenais juste à écrire quelques lignes pour vous dire ce qu'il était advenu de moi, et que je n'avais pas renoncé à retourner au Japon. A bientôt, peut-être.
J'ai lu quelques articles que j'ai trouvé fort intéressant mais je suis sensible à l'état d'esprit dans lequel vous êtes actuellement. Il existe des périodes de la vie ou tout ne se déroule pas comme on voudrait et où l'on se sent emprisonné sans savoir ou est la porte de sortie. Je ne peux pas à priori vous aider plus que çà mais je peux seulement vous encourager a ne pas perdre espoir et continuer a croire en quelque chose (pas forcement le retour au Japon d'ailleurs). Je vous souhaite de trouver un lieu et un travail moins contraignant et qui vous convient mieux.
RépondreSupprimerVincent R.
Je vous remercie pour ces propos, Vincent. A vrai dire, il n'y avait pas que ce poste (très intéressant ceci dit) qui n'allait pas, mais aussi le trop long et pénible trajet quotidien, l'absence d'amis et d'occupations vu mon peu de temps libre, ainsi que le lieu où je vis. Vous avez vu juste en parlant d'emprisonnement, car c'est ainsi que je le ressens depuis mon retour en France : obligations, privations, manque, ... C'est avec un réel soulagement, même si j'ai de nombreuses choses à régler encore, que j'ai démissionné et que je me préparer à retourner au Japon. Je ne peux pas affirmer que la France, le Luxembourg, ou même l'Europe me manqueront, mais je ne pense pas que mon séjour au Luxembourg fut en vain, puisqu'il ma permit d'élargir mon horizon professionnel et de compléter mes connaissances. Reste à espérer que cette fois, le destin me sourira enfin, et que je saurais m'établir définitivement et construire un véritable avenir sur le sol nippon.
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