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dimanche 26 février 2012

Nomimono (飲物)

Pays/territoire : Tokyo, Japon


Un petit article sur mes boissons favorites en dehors de l'izakaya (居酒屋) où évidemment, j'opte pour des substances plus alcoolisées. On appelle les boissons "nomimono" (飲物) ce qui signifie plus ou moins "choses à boire".  Bien sûr, il ne s'agit pas d'une liste exhaustive mais simplement de ce que je bois pour ma part le plus souvent en dehors des alcools sur le sol nippon.

Au domicile, j'alterne entre café (nespresso) et thé (sencha, hōjicha) que ce soit lors des repas ou en dehors. A vrai dire, on s'habitue très vite à boire du thé au Japon car il y est omniprésent. Pour ma part, je n'ai pas eu à m'y habituer étant donné mon attrait originel pour ce breuvage. Malheureusement, en raison des évènements de l'année dernière, il faut dorénavant prendre des précautions et de ce fait j'essaye de ne boire que du thé en provenance de Kagoshima (鹿児島) sur l'ile de Kyushu (九州). Auparavant, je buvais généralement du thé de Shizuoka (静岡) mais en raison du flou d'informations concernant l'étendue de la contamination, je préfère attendre que les récoltes soient écoulées avant de recommencer à boire du thé originaire de cette province. Il m'arrive également d'opter pour du thé au jasmin, très agréable, mais je préfère toutefois boire du thé vert, le sencha (煎茶).

Le Hōjicha (焙じ茶) ou Bancha Hōjicha est un thé vert torréfié très prisé au Japon. 

Une tasse de sencha (煎茶), du thé vert, que je bois quotidiennement.

Et voici ma tasse de café matinale, un nespresso, sans laquelle il m'est complètement impossible de démarrer la journée.

Thé au jasmin (têtes de jasmin)

Lors de mes séjours à Kyōto (京都), j'aime lorsque je visite certains lieux tels le Kōdai-ji (高台寺), faire une halte dans une ochaya (お茶屋) et prendre ainsi le temps de déguster le matcha (抹茶), thé traditionnel japonais que l'on ne peut apprécier qu'en ce genre d'endroit en contemplant le cadre environnant. Il existe également une variante plus commune et plus accessible du matcha, mais bien moins traditionnelle quoique délicieuse également, particulièrement en hiver. Cette boisson dérivée du matcha traditionnel se trouve dans la majorité des coffee shops au Japon et s'appele Matcha Tea Latte, puisqu'il s'agit de poudre de thé (matcha) allongée avec davantage d'eau, de crème et de sucre. Nous sommes bien loin du breuvage traditionnel, un peu amer et fouetté selon un art si particulier. J'apprécie néanmoins le Matcha Tea Latte en hiver, particulièrement celui de Starbucks

Matcha, au Kōdai-ji à Kyōto.

Matcha Tea Latte, Starbucks de Shinjuku (新宿).

Une autre boisson typique qui me revient à l'esprit est l'amazake (甘酒) que l'on boit le plus souvent en hiver, lorsque le froid est intense, à base de riz fermenté, peu alcoolisé et sucré. Il s'agit d'une forme de sake (日本酒) traditionnel que l'on peut boire au début de la nouvelle année dans les jinja (神社) en se réchauffant près d'un brasero.

Amazake, au Fushimi Inari taisha (伏見稲荷大).

Enfin, nous arrivons à ma boisson favorite, peut-être par nostalgie du vieux continent : le moccha. Moins traditionnel mais toutefois délicieux pour les yeux comme pour le palais, les japonais en sont friands également. C'est l'un des rares plaisirs que je m'octroie vu ma situation actuelle. Je vous livre ici quelques photos prises dans mon kissaten (喫茶店) favori de Shinjuku.

Moccha, façon mille-feuilles?

Psychedelic Moccha?

Spiral Moccha ?

Mon premier Moccha de l'année, sympa non?

Une petite surprise personnalisée de ma serveuse préférée. 
 
Inspiré du Shizuoka Cola, il se compose d'un mélange de thé et de cola.

Le fameux Shizuoka Cola à base de cola et de thé. En toute honnêteté, il n'est pas mauvais et on sent davantage le gout du cola et du citron que le thé je trouve. J'ai eu l'occasion de le boire lorsque je faisais le tour d'Izu () et je dois avouer qu'il est très rafraichissant.

Pour clore cet article, depuis Mars 2012 nous pouvons trouver notre ex-Orangina national partout. Pourquoi "ex" me direz-vous? Parce que le groupe a été racheté fin 2009 par Suntory, grosse société de boissons japonaise. Il est décevant mais non surprenant que la France ait laissé notre fameux Orangina être vendu, sachant qu'il s'agissait quand même d'un symbole et d'une boisson prisée pendant des décennies. Ma première constatation fut le fait que le fameux "secouez-moi" n'était pas présent sur la bouteille alors qu'il est mythique en France.


Insomnie

Pays/territoire : Tokyo, Japon



5h19. Encore une nuit sans sommeil. Je n'arrive pas à dormir. Navré si cet article ne s'accorde pas vraiment avec le reste de mon blog, mais je ne sais pourquoi, j'avais besoin de l'écrire. Pourquoi ais-je à nouveau des insomnies à répétition? Stress. Depuis mon retour ici, je vous avouerais que je n'ai pas retrouvé ma vie d'avant le départ, et que je ne me réhabitue pas vraiment au rythme nippon. J'ai d'abord pensé qu'il était normal que je sois quelque peu déphasé étant donné les circonstances, et que cela prendrait un peu de temps avant de retrouver mes repères, mais je crains que ce ne soit plus profond. Je ne pense pas que cela ait un rapport avec mon séjour en France, mais davantage avec un changement qui s'est fait en moi. J'ai retrouvé certaines de mes habitudes, mes lieux favoris, mes plats et boissons préférés, les visages familiers et mon cadre de vie habituel, et pourtant ce n'est plus pareil. Je ne ressens plus non plus cet engouement, ce désir de découvrir, de me promener dans les rues de Tōkyō (東京), de faire du shopping, de sortir. Je ne sais pourquoi mais tout à perdu de sa saveur et si je continue néanmoins à aimer le Japon et les japonais, je m'interroge désormais sur la pertinence de mon séjour.

Contrairement à mes habitudes, une photo de moi, au loin les Minami Alps.

2012 a fort mal démarré pour moi et m'a passablement miné le moral. Tout d'abord, mon échec concernant l'emploi que j'avais trouvé ici, si prometteur malgré des conditions de travail difficiles, étant à l'origine de mon retour au Japon. J'étais censé détenir enfin une clé pour m'établir de façon stable à Tōkyō. Hélas, le monde est rempli de gens malhonnêtes et mon ex-patron en fait partie. Promesses non tenues, mensonges, exploitation et non paiement de mes heures de travail m'ont fait revenir à une situation précaire sans emploi. Mon dernier séjour m'a coûté cher et je ne peux me permettre de continuer à vivre de cette manière sans rentrées d'argent avec la fin du visa telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de ma tête. Ne pouvant exercer ma profession ici -dans l'hypothèse où je trouverais un poste avec visa à la clé- en raison de mon niveau basique en japonais, et n'ayant qu'une autorisation de travail de 28h/semaine maximum en raison de mon visa d'étudiant, seuls des baito mal payés s'offrent à moi, et même là, il est ardu de dénicher un poste ne nécessitant pas un bon niveau en japonais. En dehors de mon bref emploi en Janvier, je n'ai eu l'année dernière que des jobs occasionnels, du genre modèle etc. Dans des conditions telles que celles-ci, comment envisager un futur quelconque dans ce pays? Malgré la volonté, le courage et les efforts déployés, les faits parlent d'eux-mêmes : les golden years (80's) sont terminées et les postes d'enseignants se font rares, les entreprises japonaises se montrent très exigeantes concernant les critères d'embauche. JLPT1, Master Degree, expérience professionnelle de 5 ans dans le domaine, etc. Autant de barrières infranchissables pour un profil tel que le mien. Ceux qui me connaissent savent ce dont je suis capable et le potentiel dont je dispose, mais nous vivons dans un monde où les diplômes sont rois.

Tout cela me déprime grandement. Ce weekend, un de mes amis étudiant de l'école de japonais où je suis quitte à son grand regret le Japon, faute de visa et son quota de séjours courts autorisés épuisé. Il est lui aussi désespéré, car sa vie est ici depuis 2 ans et demi avec sa compagne japonaise, mais malgré sa nationalité anglaise et un niveau JLPT1 en japonais, il n'a pu décrocher que des baito, ergo : pas de visa de travail. Côté français, un ami français vient de revenir au Japon avec sa femme (japonaise) et leur enfant, et vivant actuellement chez la belle-mère, lui non plus ne trouve rien de stable et doit se contenter de baito. Avis aux candidats : mesurez bien les enjeux avant de franchir le pas, car s'installer ici est tout sauf simple, ne croyez surtout pas les sites web et autres forums vous chantant les louanges du Japon et la facilité d'y trouver un emploi avec de la volonté et du culot, c'est du "pipeau" ! Les places d'enseignants de français sont plus que rares et largement surévaluées au niveau des critères de sélection, tout en restant extrêmement mal payées, quand à l'anglais, même si vous le maitrisez comme moi (je parle anglais et allemand) vous pouvez oublier tout de suite, ils n'embauchent plus que des "natives".  La plupart des français "donneurs de conseils" sur les forums sont généralement des personnes nanties, installées depuis des années ici, ayant une situation bien établie, un cercle d'amis, des contacts, etc. De plus, bien souvent ils travaillent dans des milieux recherchés, donc rien d'étonnant à ce que leur emploi soit bien rémunéré et pérenne (Ingénieur, IT, Secteur bancaire, etc.).  Il est toujours aisé de donner de "bons conseils", de critiquer ou de juger lorsqu'on est confortablement à l'abri, c'est là le propre de l'homme. Pour ma part, malgré mes connaissances en informatique (j'étais Technicien IT en France), mon niveau de français, d'allemand et d'anglais, ainsi qu'un japonais de conversation passable, je n'ai pas la moindre chance de trouver un emploi à moins de tomber pile au bon endroit au bon moment. Remarquez, il y avait avant mon départ une offre extrêmement bien rémunérée pour un poste dans le nettoyage située sur Fukushima (). Je vous laisse deviner pour qui...

Une alternative serait d'ouvrir son propre commerce, de proposer aux japonais friands de nouveautés, d'exotisme et de la France, quelque chose de particulier. Malheureusement, là encore, compte tenu des difficultés relatives à la culture, à l'investissement et bien sûr à la langue, les chances de réussir demeurent réduites. L'ouverture de l'entreprise ainsi que les charges relatives à son fonctionnement sont moins lourdes qu'en France, mais comme toujours au Japon, le coût des loyers tient une place dominante dans un projet tel que celui-ci, étant totalement démesurés et susceptibles d'engloutir littéralement le capital dès le départ. Je reste néanmoins persuadé qu'avec une atmosphère occidentale authentique et des produits de qualité, un service à la hauteur, compte tenu de l'attrait des japonais pour la nouveauté et l'originalité ainsi que leur intérêt pour la France et le fait que Tōkyō dispose d'une clientèle potentielle de 35 millions d'habitants, on pourrait amortir le coût et devenir bénéficiaire rapidement. Toutefois, engager une somme pareille sans maitriser parfaitement la langue ni avoir une connaissance poussée du marché japonais, ni disposer de contacts afin d'obtenir le local adéquat (les japonais demeurent très méfiants concernant les étrangers, et exigent des garanties souvent impossibles à fournir sans avoir un partenaire japonais) demeure pour moi trop risqué, aussi ne puis-je concevoir la réalisation d'un tel projet dans l'immédiat.

Je pense avoir fait le tour de la question, et je n'éprouve aucun soulagement d'avoir "vidé mon sac", et n'ai pas non plus davantage d'idées concernant mes problèmes actuels, mais au moins, je n'aurais plus à me demander si de devrais écrire un article à ce sujet dorénavant...