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mercredi 22 août 2012

Kanazawa (金沢) - 2012 - Kenroku-en (兼六園)

Pays/territoire : Kenroku-en, 1 Kenrokumachi, Kanazawa, Préfecture d'Ishikawa 920−0936, Japon


Pour ce prochain article, je vais vous présenter le Kenroku-en (兼六園) ou jardin des 6 attributs. Situé près du château de Kanazawa (金沢), il fait partie des Nihon sanmeien (日本三名園), soit des 3 plus beaux jardins du Japon. Les 2 autres jardins sont Kōrakuen Teien (後楽園庭園) à Okayama (岡山) dans la province d'Okayama (岡山県), et Kairaku-en (偕楽園) à Mito (水戸) dans la préfecture d'Ibaraki (茨城県).
Le jardin à une surface de 114436,65 m², abritant 8750 arbres et 183 espèces de végétaux, et n'a été ouvert au public que le 7 mai 1874.

Le Kenroku-en a été développé des années 1620 aux années 1840 par le clan Maeda (前田氏), les dirigeants de l'ancienne province de Kaga (加賀国). La date initiale de création du jardin est incertaine. Il existe différentes versions concernant ses origines, telles la finalisation du canal tatsumi yōsui (辰巳用水) en 1632 par Maeda Toshitsune (前田利常), 3ème daimyō (大名) du clan Maeda [1605-1639]. Une autre version indique que Maeda Tsunanori (前田綱紀), 5ème daimyō [1645-1723] bâtit en 1676 sur la pente faisant face à Kanazawa-jō (金沢城) la maison renchiochin (蓮池御亭) et nomma son jardin renchi-tei (蓮池庭), ce qui signifie l'étang aux lotus

Le jardin fut détruit en 1759 par un incendie, puis restauré en 1774 sur ordre du 11ème daimyō, Maeda Harunaga (前田治脩) qui créa la chute d'eau émeraude, midori-taki (翠瀧) et yūgao-tei (夕顔亭), une maison de thé, en 1774, et enfin uchihashi-tei (内橋亭) en 1776.

La maison de thé shigure-tei (時雨亭) qui fut construite en 1725 par Maeda Tsunanori, survécu miraculeusement à l'incendie de 1759, et nous indique que non seulement la cérémonie du thé existait avant l'incendie, mais également l'aspect culturel associé à ce rituel, en raison du style du jardin. La maison continua à être utilisée jusqu'à sa restauration durant la période Meiji (明治時代). Elle fut par la suite reconstruite à l'identique en 2000, et peut encore être admirée dans la partie renchi-tei du jardin.

Un autre élément existant avant l'incendie de 1759 est la pagode kaiseki-tō (海石塔), se trouvant actuellement sur une île au centre de l'étang hisago-ike (瓠池). Cette sculpture n'est pas seulement intéressante de par les diverses théories concernant son origine, mais aussi parce qu'elle aurait été érigée par le 3ème daimyō, Maeda Toshitsune, qui vécu de 1594 à 1658, ce qui impliquerait une date initiale de création du jardin antérieure au renchi-tei. L'origine de la pagode demeure néanmoins incertaine, certaines versions indiquant qu'elle aurait été une partie d'une pagode de 13 étages située dans le jardin gyokusen-en (玉泉園) de Kanazawa-jō, d'autres qu'elle aurait été rapportée de Corée par Katō Kiyomasa (加藤清正) à la suite d'une incursion militaire et offerte à Toyotomi Hideyoshi (豊臣秀吉), qui l'aurait ensuite offerte à Maeda Toshiie (前田利家), le 1er daimyō du clan Maeda. Sachant que ces expéditions militaires eurent lieu entre 1592 et 1598 et que Toyotomi Hideyoshi mourut en 1598, cela impliquerait que la pagode soit passée au Japon et entre les mains de Maeda Toshiie à cette période.

Les améliorations continuèrent en 1822 lorsque le 12ème daimyō, Maeda Narinaga (前田斉広), ordonna la création de canaux d'irrigation provenant du canal tatsumi yōsui. Le 13ème daimyō, Maeda Nariyasu (前田斉泰), fit ajouter davantage de canaux et agrandit l'étang kasumiga-ike (霞ヶ池), donnant sa forme actuelle au jardin.

Le jardin fut renommé Kenroku-en sur requête de Maeda Narinaga par Matsudaira Sadanobu (松平定信) - connu sous le nom de Shirakawa Rakuō (白河楽翁) en littérature - s'étant inspiré du livre "Les chroniques des fameux jardins de Luoyang" (洛陽名園記) écrit par le poète chinois Li Gefei (李格非). Il correspond en effet aux 6 attributs d'un paysage parfait :

vaste, espace (宏大 - kōdai)
retiré, quiétude (幽邃 - yūsui)
artificiel, travail humain (人力 - jinryoku)
ancien, vénérable (蒼古 - sōko)
eaux abondantes (水泉 - suisen)
perspective, vue (眺望 - chōbō)

La traduction est approximative, les kanji (漢字) reflétant davantage de notions que les mots de la langue française. Le but était de retranscrire au plus juste les idéogrammes, mais un seul nom ou adjectif n'y suffirait pas.

Le kotoji tōrō (琴柱灯籠), emblème du Kenroku-en, connu pour être la première lanterne aux pieds de longueurs différentes.

L'étang kasumiga-ike et la maison de thé uchihashi-tei, une des 4 maisons de thé du jardin renchi-tei, située actuellement à la point Sud-Ouest de l'étang. Elle fut déplacée du manège équestre vers son emplacement actuel en 1874. Le bâtiment, supporté par des piliers de pierre et avec la forêt dense de la colline de sazaeyama (栄螺山) en fond, donne l'impression de flotter sur les eaux.

Le pont des oies sauvages en vol, Gankō-bashi (雁行橋), composé de 11 pierres rouges du mont Tomuro (戸室山), disposées de manière à évoquer des oies sauvages en formation de vol. On l'appelle aussi parfois le pont des tortues, en raison de la forme des pierres. La tortue, symbole de longévité, assurerait prétendument longue vie à ceux qui emprunteraient le pont de pierres.

Shichifukujinyama (七福神山), la colline des 7 dieux de la fortune est un autre endroit à voir du Kenroku-en. Vous pouvez apercevoir au centre de la photographie un tōrō (灯籠), une lanterne traditionnelle de pierre. Cette partie du jardin est adjacente à la villa Takezawa (竹沢御殿) bâtie par le 12ème daimyō, Maeda Narinaga. On appelle ce lieu également fukujuyama (福寿山), la colline du bonheur et de la longévité. A noter également la présence à cet endroit de 7 pierres brutes figurant les 7 dieux de la chance. 

Petit cours d'eau bordé de pins, avec au fond 3 ponts dont le Gankō-bashi.

Un bel akamatsu (赤松), un pin rouge du Japon.

En hiver, le parc est également beaucoup visité, pour ce qu'on appelle yukitsuri (雪つり), à savoir l'art japonais de réaliser des supports pour les branches des arbres à l'aide de cordes tendues de manière à former un cône autour de l'arbre, prenant les formes désirées afin de plaire esthétiquement tout en protégeant les arbres des dommages occasionnés par le poids de la neige.

L'image ci-dessus est un agrandissement de la partie centrale avec un soupçon de Photoshop afin d'éclaircir le neagari matsu (根上松). En effet, ce pin ancien montre plus de 40 petites et grandes racines à l'air libre et est également une des nombreuses attractions du Kenroku-en. Le 13ème daimyō, Maeda Nariyasu lorsqu'il planta se pin, le recouvrit d'abord soigneusement avec le terreau, puis fit retirer progressivement la terre au fur et à mesure que l'arbre grandissait, faisant ainsi apparaitre les racines.

Statue de Yamato Takeru (日本武尊), à l'origine Prince Ōsu (小碓命), un prince légendaire de la dynastie Yamato, fils de l'Empereur Keikō (景行天皇) traditionnellement considéré comme le 12ème Empereur du Japon. Il est né vers l'an 72 et mort en 133.

Un joli cours d'eau limpide (les plans et cours d'eaux sont régulièrement dragués et nettoyés par le personnel du parc) environné de pins, bosquets et arbres de toutes sortes. Le héron sur la droite est un petit bonus.

Eau et verdure sont omniprésentes au Kenroku-en, pour le plaisir de nos sens.

Sekirei-jima (鶺鴒島), petite ile artificielle près du hanami-bashi (花見橋). Son nom provient du mythe japonais selon lequel un oiseau aurait appris au premier dieu et à la première déesse, Izanagi (伊弉諾) et Iganami (伊弉冉), comment faire un enfant. Sur le torii (鳥居) se trouve un écriteau où est inscrit sanja (三社), signifiant 3 sanctuaires. Sur l'île, une pierre portant le symbole du ying-yang (誕生 - naissance), des pins entrecroisés (結婚 - mariage) et une pagode de 5 étages (死 - mort) sont placés pour symboliser les 3 cérémonies majeures de la vie.


On trouve également des endroits où faire halte et se reposer ou se restaurer, tout en continuant à admirer les lieux dans ce bel écrin de verdure environnante. Je n'ai malheureusement pas souvenir du nom de cet endroit, mais je pense qu'il s'agissait de l'Est de Kenroku-en.

Les lieux aux alentours de l'étang d'hisago-ike sont appelés le jardin renchi-tei parce que le développement de Kenroku-en est supposé avoir débuté en ces lieux.  Le nom unique de cet étang provient de sa forme de courge. Il existe deux îles sur l'étang, représentant les légendaires îles Shinsen () de la jeunesse éternelle et de la longévité. On peut avoir une belle perspective de l'étang depuis la maison de thé yūgao-tei.

Ci-dessus et malheureusement surexposé (APN de ma compagne), une autre des maisons de thé de renchi-tei sur la gauche : yūgao-tei, construite par Maeda Harunaga en 1774, en même temps que la chute d'eau midori-taki. Sur la droite, près du tōrō, l'ermitage miyoshi-an suitei (三芳庵水亭), qui est dorénavant un petit restaurant avec deux salles distinctes, la plus intéressante étant néanmoins la salle traditionnelle en raison des tatami () et de la vue sur hisago-ike.

L'eau coulant de l'étang kasumiga-ike se déverse dans celui d'hisago-ike par la chute d'eau émeraude, midori-taki. Sur la droite de la photographie, la pagode kaiseki-tō, de 4,1 mètres de haut et de 6 étages.

Funsui (噴水), la fontaine du Kenroku-en, est la plus ancienne du Japon. Son eau, provenant de l'étang kasumiga-ike, est projetée par une pression naturelle causée par la différence de niveau. C'est également à cet endroit selon la légende, que le fameux paysan Imohori Togoro dont je parlais dans le premier article sur Kanazawa (http://keionoseikatsu.blogspot.jp/2012/08/kanazawa-aout-2012-kanazawa.html) aurait lavé ses pommes de terre il y a plus de 1200 ans, et que des pépites d'or auraient alors jaillit de la source, d'où l'origine du nom de la ville signifiant plus ou moins "marais d'or". L'eau de cette source alimente le bassin de purification du sanctuaire shintō (神道) voisin, et de nombreuses personnes viennent à la source prendre de l'eau pour le chanoyu (茶の湯), la cérémonie du thé.

L'étang principal appelé Kasumiga-ike est censé représenter l'océan, et l’île au centre sur laquelle vivait soi-disant un sage immortel symboliserait l’espérance de la longévité et de la prospérité.

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