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dimanche 26 février 2012

Insomnie

Pays/territoire : Tokyo, Japon



5h19. Encore une nuit sans sommeil. Je n'arrive pas à dormir. Navré si cet article ne s'accorde pas vraiment avec le reste de mon blog, mais je ne sais pourquoi, j'avais besoin de l'écrire. Pourquoi ais-je à nouveau des insomnies à répétition? Stress. Depuis mon retour ici, je vous avouerais que je n'ai pas retrouvé ma vie d'avant le départ, et que je ne me réhabitue pas vraiment au rythme nippon. J'ai d'abord pensé qu'il était normal que je sois quelque peu déphasé étant donné les circonstances, et que cela prendrait un peu de temps avant de retrouver mes repères, mais je crains que ce ne soit plus profond. Je ne pense pas que cela ait un rapport avec mon séjour en France, mais davantage avec un changement qui s'est fait en moi. J'ai retrouvé certaines de mes habitudes, mes lieux favoris, mes plats et boissons préférés, les visages familiers et mon cadre de vie habituel, et pourtant ce n'est plus pareil. Je ne ressens plus non plus cet engouement, ce désir de découvrir, de me promener dans les rues de Tōkyō (東京), de faire du shopping, de sortir. Je ne sais pourquoi mais tout à perdu de sa saveur et si je continue néanmoins à aimer le Japon et les japonais, je m'interroge désormais sur la pertinence de mon séjour.

Contrairement à mes habitudes, une photo de moi, au loin les Minami Alps.

2012 a fort mal démarré pour moi et m'a passablement miné le moral. Tout d'abord, mon échec concernant l'emploi que j'avais trouvé ici, si prometteur malgré des conditions de travail difficiles, étant à l'origine de mon retour au Japon. J'étais censé détenir enfin une clé pour m'établir de façon stable à Tōkyō. Hélas, le monde est rempli de gens malhonnêtes et mon ex-patron en fait partie. Promesses non tenues, mensonges, exploitation et non paiement de mes heures de travail m'ont fait revenir à une situation précaire sans emploi. Mon dernier séjour m'a coûté cher et je ne peux me permettre de continuer à vivre de cette manière sans rentrées d'argent avec la fin du visa telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de ma tête. Ne pouvant exercer ma profession ici -dans l'hypothèse où je trouverais un poste avec visa à la clé- en raison de mon niveau basique en japonais, et n'ayant qu'une autorisation de travail de 28h/semaine maximum en raison de mon visa d'étudiant, seuls des baito mal payés s'offrent à moi, et même là, il est ardu de dénicher un poste ne nécessitant pas un bon niveau en japonais. En dehors de mon bref emploi en Janvier, je n'ai eu l'année dernière que des jobs occasionnels, du genre modèle etc. Dans des conditions telles que celles-ci, comment envisager un futur quelconque dans ce pays? Malgré la volonté, le courage et les efforts déployés, les faits parlent d'eux-mêmes : les golden years (80's) sont terminées et les postes d'enseignants se font rares, les entreprises japonaises se montrent très exigeantes concernant les critères d'embauche. JLPT1, Master Degree, expérience professionnelle de 5 ans dans le domaine, etc. Autant de barrières infranchissables pour un profil tel que le mien. Ceux qui me connaissent savent ce dont je suis capable et le potentiel dont je dispose, mais nous vivons dans un monde où les diplômes sont rois.

Tout cela me déprime grandement. Ce weekend, un de mes amis étudiant de l'école de japonais où je suis quitte à son grand regret le Japon, faute de visa et son quota de séjours courts autorisés épuisé. Il est lui aussi désespéré, car sa vie est ici depuis 2 ans et demi avec sa compagne japonaise, mais malgré sa nationalité anglaise et un niveau JLPT1 en japonais, il n'a pu décrocher que des baito, ergo : pas de visa de travail. Côté français, un ami français vient de revenir au Japon avec sa femme (japonaise) et leur enfant, et vivant actuellement chez la belle-mère, lui non plus ne trouve rien de stable et doit se contenter de baito. Avis aux candidats : mesurez bien les enjeux avant de franchir le pas, car s'installer ici est tout sauf simple, ne croyez surtout pas les sites web et autres forums vous chantant les louanges du Japon et la facilité d'y trouver un emploi avec de la volonté et du culot, c'est du "pipeau" ! Les places d'enseignants de français sont plus que rares et largement surévaluées au niveau des critères de sélection, tout en restant extrêmement mal payées, quand à l'anglais, même si vous le maitrisez comme moi (je parle anglais et allemand) vous pouvez oublier tout de suite, ils n'embauchent plus que des "natives".  La plupart des français "donneurs de conseils" sur les forums sont généralement des personnes nanties, installées depuis des années ici, ayant une situation bien établie, un cercle d'amis, des contacts, etc. De plus, bien souvent ils travaillent dans des milieux recherchés, donc rien d'étonnant à ce que leur emploi soit bien rémunéré et pérenne (Ingénieur, IT, Secteur bancaire, etc.).  Il est toujours aisé de donner de "bons conseils", de critiquer ou de juger lorsqu'on est confortablement à l'abri, c'est là le propre de l'homme. Pour ma part, malgré mes connaissances en informatique (j'étais Technicien IT en France), mon niveau de français, d'allemand et d'anglais, ainsi qu'un japonais de conversation passable, je n'ai pas la moindre chance de trouver un emploi à moins de tomber pile au bon endroit au bon moment. Remarquez, il y avait avant mon départ une offre extrêmement bien rémunérée pour un poste dans le nettoyage située sur Fukushima (). Je vous laisse deviner pour qui...

Une alternative serait d'ouvrir son propre commerce, de proposer aux japonais friands de nouveautés, d'exotisme et de la France, quelque chose de particulier. Malheureusement, là encore, compte tenu des difficultés relatives à la culture, à l'investissement et bien sûr à la langue, les chances de réussir demeurent réduites. L'ouverture de l'entreprise ainsi que les charges relatives à son fonctionnement sont moins lourdes qu'en France, mais comme toujours au Japon, le coût des loyers tient une place dominante dans un projet tel que celui-ci, étant totalement démesurés et susceptibles d'engloutir littéralement le capital dès le départ. Je reste néanmoins persuadé qu'avec une atmosphère occidentale authentique et des produits de qualité, un service à la hauteur, compte tenu de l'attrait des japonais pour la nouveauté et l'originalité ainsi que leur intérêt pour la France et le fait que Tōkyō dispose d'une clientèle potentielle de 35 millions d'habitants, on pourrait amortir le coût et devenir bénéficiaire rapidement. Toutefois, engager une somme pareille sans maitriser parfaitement la langue ni avoir une connaissance poussée du marché japonais, ni disposer de contacts afin d'obtenir le local adéquat (les japonais demeurent très méfiants concernant les étrangers, et exigent des garanties souvent impossibles à fournir sans avoir un partenaire japonais) demeure pour moi trop risqué, aussi ne puis-je concevoir la réalisation d'un tel projet dans l'immédiat.

Je pense avoir fait le tour de la question, et je n'éprouve aucun soulagement d'avoir "vidé mon sac", et n'ai pas non plus davantage d'idées concernant mes problèmes actuels, mais au moins, je n'aurais plus à me demander si de devrais écrire un article à ce sujet dorénavant...
 

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