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jeudi 23 août 2012

Kanazawa (金沢) - 2012 - Gyokusen-en (玉泉園)

Pays/territoire : Japon, 〒920-0932 Préfecture d'IshikawaKanazawaKoshomachi, 8 西田家庭園「玉泉園」


Gyōkusen-en (玉泉園) est un ancien jardin de thé de 2 étages datant de la période Edo (江戸時代) et de style chisen kaiyu shiki (池泉回遊式), entretenu par la famille Nishida (西田) depuis 1900 environ. On estime que la création du jardin débuta vers 1620, sur ordre de Wakita Naokata (脇田直賢), chambellan du clan Maeda (前田氏), et fut achevée vers la moitié de la période Edo par Wakita Kuhei (脇田九兵衛), descendant de la 4ème génération. Le jardin fut nommé d'après Gyōkusen-in (玉泉院), épouse de Maeda Toshinaga (前田利長), 2ème daimyō (大名) du domaine de Kaga (加賀藩).

Le jardin couvre une superficie d'environ 1800 m², exploitant sa topographie en tirant parti d'un précipice de montagne et utilisant les arbres de Kenroku-en (兼六園) comme fond, et son eau pour s'alimenter. Le jardin qui se divise en 3 parties : le jardin principal, le jardin de l'Ouest et le jardin de l'Est. L'étang principal comprend 2 chutes d'eaux et sa forme - typique au commencement de la période Edo - est celle du kanji (漢字): mizu (水), signifiant eau. Cette forme permet de relier les jardins entre eux, et vues depuis la salle de réception, les parties Ouest et Sud donnent l'illusion d'êtres des îles. L'île centrale est plus petite afin d'augmenter la perspective. Du haut de la pente, les deux chutes d'eau coulent à l'Est et à l'Ouest, et le style de la chute d'eau de l'Est et l'arrangement des pierres est encore une fois typique des techniques de construction des jardins du milieu de la période Edo. Le jardin abrite plusieurs centaines de variétés d'arbres et plantes, dont un pin géant coréen planté par son créateur il y a presque 400 ans. 

Le jardin Gyokusen-en est un jardin de style Gyokkan (玉澗流), un ancien type qui ne compte que 6 autres exemples au Japon. Le style Gyokkan est basé sur Bun Gyokkan (芬玉澗), moine et artiste de la dynastie Nansō (南宋). Il réalisa un grand nombre d'illustrations, dont 3 dessins de paysages dans le volume 5 du livre Kokin sadō zensho (古今茶道全書) datant de 1694. L'un de ces 3 paysages est identique à la structure du jardin Gyokusen-en. Les caratéristiques principales d'un jardin de style Gyokkan sont :

1) la présence de deux montagnes dans le jardin
2) une chute d'eau entre les deux montagnes
3) un pont de pierre - appelé tsuten-bashi (通天橋) - au-dessus de la chute d'eau
4) une grotte au-dessus du pont de pierre

L'entrée du site. Nous avons même pu bénéficier d'un des 2 emplacements de parking disponibles, étant arrivés seulement 30 minutes après l'ouverture. Nous n'avons vu aucun visiteur si ce n'est un photographe japonais pour qui nous avons d'ailleurs posé le temps d'une photographie.


L'enseigne du jardin.

Le jardin Ouest, directement en entrant sur le site.


Le Kan-un-tei (寒雲亭), l'une des 2 maisons de thé du site, réplique du Kan-un-tei de Kyōto (京都). Cette chashitsu (茶室) ou salle de thé, est nishi-no-ma (西の間), la salle de l'Ouest, puisque donnant sur le jardin Ouest.


La salle de réception que l'on verra plus en détail en fin d'article, puisque nous y reviendrons après la visite du jardin pour déguster un matcha (抹茶). On notera la réflexion du jardin dans les carreaux des portes coulissantes.


Vue sur le jardin où il était malheureusement assez difficile de cadrer de belles photographies en respectant les consignes de ne marcher que sur les pierres pour préserver la végétation, incroyablement dense à cette période l'année.


Une ancienne chashitsu, noyée dans la verdure environnante.

Une pierre d'un des sentiers parcourant le jardin.

Vue de  la maison de thé et de la végétation environnante.

Un tōrō (灯籠), le jardin en compte de toutes sortes et de toutes formes.

En voici un autre exemplaire en forme de pagode.

L'eau alimentant le jardin et ses étangs provient d'un ruisseau près du kotoji tōrō (琴柱灯籠), la lanterne aux pieds courbes du Kenroku-en, ce qui suggère l'ancienne amitié entre le créateur du jardin et le daimyō.

Higashi-taki (東滝), la chute d'eau de l'Est.

Vue sur le jardin principal et kan-un-tei, son étang noyé dans la verdure.

 Un autre angle. La végétation masque hélas toute vue globale.

Un ancien Chōzubachi (手水鉢). Le chōzubachi est omniprésent devant les temples japonais pour permettre aux fidèles de se purifier avant la prière. A cet effet, ils se purifient les mains et la bouche avant la prière à l'aide de l'eau du bassin. Il en est de même lors d'un chanoyu (茶の湯) - la cérémonie du thé -  puisque le sadō (茶道) s'inspire de la tradition shintō (神道)

 Où peut bien mener ce vert sentier?...

En dehors de ses origines coréennes, Wakita Naokata était un Kakure Kirishitan (隠れキリシタン), un chrétien caché, et de nombreuses sculptures du jardin démontrent qu'il pratiquait sa religion après son interdiction par le shogunat en 1597. L'extinction de la Chrétienté au Japon eu lieu approximativement en 1638. Parmi les différents éléments du jardin attestant de cette pratique, on notera la présence de nombreux oribe doro (織部灯籠), des lanternes de pierre déguisant des images pieuses catholiques sous les dehors de divinités bouddhiques ou shintō, parmi les différents Ikekomi dōrō (活け込み燈籠) présents.

Comme précédemment indiqué, il y a de nombreux tōrō dans ce jardin.

Un tobi ishi (飛石) ou pas japonais menant à la maison de thé, dans la partie Est du jardin. Le tobi ishi fut inventé par les paysagistes japonais afin de pouvoir traverser les jardins avec aisance et sans salir son kimono (着物).

Le tobi ishi ci-dessus nous mène à cette stèle où est gravé un haïku (俳句).

Un puits et un autre Ikekomi dōrō.

Saisetsu-tei (灑雪亭), ou maison de thé de la neige tombante, se situe au niveau supérieur du Gyokusen-en, et couvre approximativement 570 m² de la superficie du jardin. Le roji (露地) - le sentier menant à la maison de thé - et le bâtiment ont été conçus tous deux sous la supervision de Sensō Sōshitsu (仙叟 宗室), arrière-petit-fils du célèbre maitre de cérémonie du thé, Sen no Rikyū (千利休). Il fut invité à servir le 5ème daimyō de Kaga, Maeda Tsunamori (前田綱紀). La maison de thé Saisetsu-tei est une des plus anciennes maisons de thé du Japon. Son nom provient de deux caractères issus d'un poème de l'érudit confucéen Kinoshita Jun'an (木下順庵). Il vint au domaine de Kaga sur invitation du daimyō, du temps de Wakita Naoyoshi (脇田直能), le fils de Wakita Naokata. Lors de son séjour, il visita le jardin de Gyokusen-en et écrivit un poème sur la maison de thé. 

Arbres anciens et végétation se cramponnent au précipice, 
La maison de thé est près de l'étang. 
Derrière la chute d'eau repose un manteau de neige; 
Une douce neige tombe sur le mur. 
Les bons amis se réunissent en ce bel endroit
Pour étudier les mêmes enseignements. 
L'hôte reçoit chaleureusement les invités
Avec du sake et du thé, au coucher de soleil. 

A l'extérieur de Saisetsu-tei se trouve un tsukubai (蹲踞), dont les flancs sont sculptés aux motifs d'un dragon au milieu des nuages .

Cette sculpture est une énigme, et je n'ai pas d'information sur ces lapins.

 Et voici encore un autre tsukubai.

De retour à kan-un-tei, la première maison de thé. Les dessins sur les portes coulissantes sont une copie d'une peinture appelée Inchu Hassen (飲中八仙), de Kanō Tan'yū (狩野探幽), célèbre peintre de la période Edo en charge des décorations de nombreux châteaux et palais.

Le plafond est de 3 niveaux, et fait de tiges et de lattes de bambou, et une partie à la forme de la quille d'un bateau. L'esthétique du thé a recours à un système de classement en 3 catégories : shin (真), gyō (行) et sō (草),  s'appliquant à de nombreuses formes d'art. Ces 3 termes ont une portée bien plus vaste que la simple traduction  formel , semi-formel et informel. Un bel exemple pour illustrer cela est le shodō (書道), la calligraphie japonaise.

Il y a un Chōzubachi (手水鉢) devant la salle de réception naka-no-ma du kan-un-tei, qui est un héritage du clan Matsudaira (松平氏) de la province d'Echizen (越前国), actuellement préfecture de Fukui (福井県). La pierre supportant le bassin et la pierre de support de lanterne viennent toutes deux d'une chute d'eau de Noto (能登国), et la pierre où placer un bol de bois pour l'eau chaude est faite de pierre rouge de l'île de Sado (佐渡国). Néanmoins, et même si l'on indique sur le site officiel du jardin qu'il s'agit d'un chōzubachi, dans le sadō si l'on doit se référer à la véritable terminologie en matière de chanoyu il s'agirait plutôt d'un tsukubai, un bassin où l'on se penche, littéralement. Il est toutefois possible qu'à l'origine le bassin venant des Matsudaira, il servait dans un sanctuaire d'où la terminologie chōzubachi.

 Visite des lieux en attendant de savourer un thé matcha.

 L'antichambre adjacente à la salle de réception où nous nous trouvons.

 La salle de réception du début de l'article, cette fois vue de l'intérieur.

Le jardin a été conçu de telle manière que l'on puisse apprécier sa beauté depuis la salle de réception où l'on peut également boire un matcha servit de façon cérémonielle. 

Rien de tel qu'un matcha après la visite du jardin.

Et du mizu-yōkan (羊羹) pour accompagner l'amertume du thé comme il se doit. Cette pâtisserie japonaise est typique pour accompagner le matcha, surtout en été. Sa composition est généralement faite d'eau (d'où mizu dans ce cas, pour indiquer que davantage d'eau à été employée pour sa confection), d'agar (une gélatine obtenue à base d'algues), d'azuki (小豆) - de la pâte de haricots rouges -, de sucre et parfois de matcha.

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