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mercredi 23 novembre 2011

Momijigari (紅葉狩り) - 2011 - Fujigoko (富士五湖)

Pays/territoire : Fujikawaguchiko, Minamitsuru District, Yamanashi, Japon



Avec un peu de retard en raison des mille choses que j'ai à faire ici, je vous livre les images de mon dernier périple pour la saison du Kōyō (紅葉) -le changement de couleur des feuilles avec l'arrivée de l'automne- ou si vous préférez, ce qu'on appelle ici le momijigari (紅葉狩り) dont je vous avais déjà parlé l'an passé. Malgré les regrets que cela implique, j'ai décidé cette fois de ne pas me rendre à Kyōto (京都) à cette occasion mais de retourner dans le Fujigoko (富士五湖), la région des 5 lacs près du Fujisan (富士山). Mon dernier séjour là-bas, quelques semaines avant de quitter le Japon, avait été vraiment très agréable, mais ce fut différent cette fois, malgré la beauté du Fujisan et des alentours. En dehors d'une demi journée de pluie sur les 3 jours passés là-bas, le temps fut très ensoleillé, nous permettant d'apprécier pleinement les paysages et le mont Fuji, mais le vent était très frais. Pour ce qui est de ma déception, elle provient en grande partie de l'hôtel et des commerçants de Kawaguchiko (河口湖). Je crains que le Kansai (関西) et la gentillesse de ses habitants ne me manquent. Mais laissons-là mes considérations pour nous concentrer sur ce séjour.

 Départ au matin depuis Tōkyō par le bus, moins cher et plus pratique.

Après avoir loué une voiture, nous sommes partis à la chasse aux images, puisque ce deuxième séjour est destiné à voir les lacs que nous n'avions pas vu en début d'année, en plus de la chasse aux feuilles rouges. Ci-dessus, le Fujisan, vu depuis Yamanakako (山中湖) le solitaire, le plus grand des 5 lacs.

S'il est très vaste et moins populeux que le Kawaguchiko, le Yamanakako demeure toutefois à mes yeux bien moins joli, et quelque peu austère, et la vue du Fujisan est différente également. Reprenons donc la route à présent pour aller visiter le prochain lac.

Le Shōjiko (精進湖) avec au fond le Fujisan sortant des brumes, et les monts environnants parés des couleurs du Kōyō. Le Shōjiko est le plus petit des 5 lacs formant le Fujigoko.

Quelques photographies en allant visiter le dernier des 3 lacs que nous n'avions pas vu lors du précédent séjour. Ci-dessus, une jolie vue de la baie du Shōjiko avec un bout du Fujisan à droite.
C'est un réel avantage d'avoir une voiture dans cette région -contrairement à Tōkyō- car cela nous offre une mobilité et une rapidité incomparable, nous permettant de nous arrêter tout à loisir pour prendre des photographies, mais aussi de couvrir de plus vastes espaces, étant donné la distance géographique des lieux visités.

Nous voici à présent au Motosuko (本栖湖), qui est également le 9ème lac le plus profond du Japon avec ses 140 mètres. La vue sur le Fujisan n'était malheureusement pas exceptionnel, d'où ce joli cliché bien plus intéressant.

Sur proposition de ma compagne, puisque nous avions déjà largement dépassé le quota d'endroits que nous souhaitions visiter, et disposant donc d'une demi-journée d'avance sur notre planning, nous nous sommes rendus un peu en dehors de notre zone des 5 lacs, pour aller visiter Shiraito no taki (白糸の滝 ), une chute d'eau (plusieurs en fait) assez renommées dans cette région.

L'endroit n'est pas féérique, mais les nombreuses sources coulant de la paroi et la végétation alentour valent le détour. L'eau du bassin à une belle couleur verte. De plus, avec un temps pluvieux et brumeux, à quoi bon la photographie de paysage? A noter que si après avoir passé le pont (photo précédente) vous continuez sur la gauche, vous rencontrerez différentes petites échoppes proposant souvenirs, nourriture, etc.

Le Tanukiko (田貫湖) qui ne fait pas partie des 5 lacs se trouve au sud du Motosuko et à l'est du Fujisan. Je n'ai pu le contempler que de nuit et sous la pluie, mais c'est un endroit que je visiterais volontiers de jour afin d'en apprécier le calme et la beauté environnante.

Une autre vue de ce beau et grand lac, un peu à l'écart et très calme. Le chemin de nuit pour s'y rendre fut malaisé : routes bloquées, signalisations vagues, éclairage quasi inexistant et nappes de brumes fantomatiques. Un régal pour moi mais un effroi pour ma compagne qui craint la nuit et les Yūrei (幽霊), surtout avec la proximité d'Aokigahara (青木ヶ原). 


De retour à Fujikawaguchiko, et après avoir diné, nous sommes ressortis pour une balade nocturne, et avons pu profité de ce petit lightup de momiji (紅葉), qui ne peut bien sur être comparé aux lightups de Kyōto, mais nous a tout de même permis d'apprécier les feuillages rouges de nuit.

Malheureusement, à Fujikawaguchiko, on se couche avec les poules comme on dit chez nous. Malgré l'heure, le mini-festival tirait déjà à sa fin, et les lumière ont été éteintes progressivement une dizaine de minutes après ces photographies, les différents stand étant déjà quand à eux fermés...

Et voici tout de même une photographie de l'hôtel, le Kawaguchiko Hotel, qui de son aspect extérieur parait respectable et est bien situé, juste à côté du lac, mais qui nous avait franchement déçu, que ce soit par rapport à son service, ou même au confort. La première nuit fut difficile, car les nuits sont fraiches dans cette région, en particulier en automne, et le radiateur ne fonctionnait pas, ce que nous avons découvert en rentrant de notre randonnée (nous l'avions allumé et mis au maximum avant de quitter la chambre). En dehors de cela, l'aspect était franchement vieillot et vétuste au niveau de la chambre comme de l'hôtel en général, et après une suite de petits problèmes, le dernier jour nous à quand même été offert par la direction, enfin un geste commercial ! Une vraie déception par rapport à notre hôtel précédent, au printemps.

Une nouvelle journée de visite avec le Fujisan dans toute sa splendeur.

Passage obligé au Café La Bohême, pour boire un café en admirant le Kawaguchiko et le Fujisan, avant de nous mettre en chasse.

Une jolie vue d'une baie du Kawaguchiko sur la route vers mon lac favori.

 La vue du Saiko (西湖) reste une des plus belles à mes yeux, en raison de son isolement, préservant une certaine beauté naturelle.

Largement moins fréquenté que le Kawaguchiko, il est également plus sauvage, et l'on accède pas aussi facilement à ses rives en raison de la végétation dense. Il demeure néanmoins pour moi le plus beau des 5 lacs.
Près du Saiko se trouve le petit village traditionnel Iyashi no sato, que je vous avais présenté précédemment, et qu'il nous fallait bien sûr visiter à nouveau, mais malheureusement, pas de momiji ici, je me suis donc borné à prendre une photographie du village avec le Fujisan, comme je l'avais fais auparavant, seulement cette fois pas de cerisiers en fleur, mais le même ciel azur.

Notre visite au Saiko ainsi qu'à Iyashi no sato faite, nous sommes revenus admirer les rives du Kawaguchiko, et ses petites allées longeant le lac, bordées d' Ichō (銀杏), plus connu chez nous sous le nom de Gingko.

Saisi dans le feu de l'action, en train d'immortaliser ce momiji en feu.

Splendide feuillage avec le Fujisan en prime.

Un autre feuillage flamboyant se détachant sur le bleu du ciel.

Et une autre photographie, juste pour le plaisir du contraste de couleurs.

Belle photographie alliant la route, le lac, l'azur du ciel et le feuillage.

 Le Fujisan, auréolé de nuages bas et trainants.

 Un splendide coucher de soleil sur Kawaguchiko.

La gare de Fujikawaguchiko (富士河口湖町) avec en fond le sommet du Fujisan sur le bleu azur de ce ciel radieux.


dimanche 13 novembre 2011

ただいま

Pays/territoire : Shinjuku, Tokyo, Japon

Tadaima () ! Me voici de retour à Tōkyō () contre toute attente. Si je suis heureux d'être revenu, ma joie n'est pas toutefois exempte de tristesse, car il me faut une fois encore laisser derrière moi ma famille, et j'avoue aussi que depuis mon retour, même si rien n'a vraiment changé ici, je n'ai pas encore retrouvé mes marques, et me sens un peu perdu par moments. Comment est-il possible de perdre ainsi ses repères en moins de 5 mois? Souhaitons que ce ne soit que passager et que je retrouve bien vite mes habitudes et mon Tōkyō Lifestyle ! Je vais reprendre mes cours de japonais -visa oblige- mais cette fois si tout va bien avec un part-time job qui me conduira je l'espère, vers un emploi stable. En attendant, il me faut patienter jusqu'au début de l'année prochaine, aussi vais-je m'atteler à réviser mes cours, mettre de l'ordre dans mes affaires, et récupérer mes forces pour affronter à nouveau cette vie à 200km/h que nous menons ici.



Pour cette journée de retour, j'avouerais que je n'ai pas fais de vieux os : un tour à Shinjuku (宿), un petit mocha comme je les aime, puis direction mon izakaia (居酒) favori que je n'ai pas pu apprécier à sa juste valeur hélas, en raison de mon sommeil grandissant. Ce fut donc une journée et une soirée un peu écourtées, même si j'étais heureux de constater que mes colis étaient déjà là (joie elle aussi écourtée lorsque j'ai réalisé les dégâts dans l'un deux). Le lendemain, shopping et balade au cœur du Shinjuku Gyoen (新宿御苑) et ses plans d'eaux.

Shinjuku Gyoen, une balade verte au centre de Tōkyō. 

Vue sur Shinjuku avec la Docomo Tower et la Cocoon Tower sur la droite.


mardi 5 juillet 2011

日本が恋しい

Pays/territoire : Moselle, France

Nihon ga koishii... Voilà maintenant plus de deux semaines que je suis de retour en France, et plus les jours passent plus je ressens à quel point le Japon me manque, à quel point les japonais me manquent... Je me demande chaque jour en me levant ce que je fais ici et suis incapable de faire quoi que ce soit, n'ayant goût à rien. Ma famille est heureuse de me revoir et je le suis également, mais ma vie est au Japon, là sont mes amis, là est mon cœur, là est mon avenir. Je ne peux plus retrouver un quelconque intérêt pour la France et tout me semble gris et dérisoire. Le Japon hante mes souvenirs et tout mon être aspire à y retourner. Je suis en exil dans mon pays natal... J'ignore quand, comment et si je pourrais y retourner, mais je continuerais à rechercher le moyen de le faire. Rien ne m'attend ici, rien ne m'attire, rien ne me retient... Je rythme mes journées et mes nuits au son de cette chanson : ayaka (絢香) - I believe

Shinjuku (宿), le matin de mon départ...

Comment revenir au Japon? Cette question me poursuis jour et nuit, monopolise toutes mes facultés, et reste sans réponse me laissant en proie à mon désespoir et mon amertume. Lorsque l'on a un profil aussi atypique que le mien et que l'on est âgé de 37 ans, est-il encore permis d'espérer? Après tout, que puis-je espérer trouver avec pour seul bagage une culture générale supérieure à la moyenne, une bonne connaissance de la culture et des traditions nippones, et 3 langues courantes? Mon japonais est très basique, je ne suis pas bardé de diplômes, ni ne dispose des relations nécessaires, alors vers qui me tourner? Mon expérience professionnelle en informatique ne m'est hélas d'aucune utilité sur le sol nippon, et l'enseignement du français quasi inexistant et ne permettant pas ni d'en vivre ni même d'obtenir ce maudit visa. Je ne sais pas pourquoi je déballe mes états d'âme sur ce blog que personne ne consulte... Sans doute une sorte de SOS au monde, le trop plein de ma détresse me poussant à extérioriser ma peine de cette façon...


Shinjuku, Keio Sen (京王) en direction de Setagaya (世田谷), "chez moi".

Combien de fois ais-je erré le soir, mon ipod sur les oreilles, à marcher en rêvassant le long de cette ligne, m'arrêtant pour acheter un "roots" ou fumant une cigarette en regardant les wagons bondés passer, remplis de tous ces êtres que j'ai appris à aimer peu à peu et qui à présent me manquent tant. Ils sont tous restés là-bas, dans ce pays que j'aime tant, alors que j'ai du partir faute de visa. Ma vie au Japon me manque cruellement, et ma ville aussi. A l'instant où j'écris, ma douce doit encore dormir, le soleil se levant à peine.

ketsumeishi (ケツメイシ) - tomodachi (トモダチ), souvenir inoubliable de notre 1er voyage ensemble à Kyōto (), un beau soir de printemps dans le meilleur Teppan-ya que j'ai connu au Japon. Tout cela me semble déjà si loin...

Higashi Shinjuku (東新宿), sortie Est de la station JR, rendez-vous des jeunes.

Comme tout cela me manque... J'ai foulé de si nombreuses fois le sol de tous ces lieux, naturellement, sans y penser, car c'était chez moi, ma ville, Tōkyō (). Je ne sais pas si j'aurais le cœur d'écrire davantage à l'avenir, et de toute manière ce blog concernait ma vie au Japon, aussi je vous dis au revoir, ou sayonara... 

あばよ

jeudi 5 mai 2011

Fujigoko (富士五湖) - 2011

Pays/territoire : Lac Kawaguchi, Fujikawaguchiko, Minamitsuru District, Yamanashi, Japon


Le Fujigoko (富士五湖) est la contrée s'étendant au pied du Fujisan (富士山), comprenant les 5 lacs le bordant : Motosuko (本栖湖), Shojiko (精進湖), Saiko (西湖), Kawaguchiko (河口湖) et Yamanakako (山中湖). Faute de temps et dans le désir de voir l'essentiel, nous nous sommes concentrés sur 2 d'entre eux et les alentours, le Kawaguchiko et le Saiko. Nous avons opté à cette occasion pour une formule quelque peu plus luxueuse afin d'apprécier pleinement ce séjour, comprenant notre gîte en Ryokan (旅館) avec vue sur le Fujisan et une option Ofuro (お風呂) privé pour la chambre. Malheureusement, les 2 premiers jours furent décevants en raison du temps maussade. Néanmoins, le temps s'est adouci par la suite, nous offrant même le dernier jour un ciel radieux (et des coups de soleil en prime car nous avons fait pas mal de bicyclette et nous sommes rendus à la 5ème station du  Fujisan). Ce séjour fut inoubliable, malgré le temps  maussade et l'absence de visibilité du Fujisan. Si vous envisagez de visiter la région des 5 lacs, prévoyez beaucoup de temps. Cette région est belle quelle que soit la saison, mais devient vraiment superbe lorsque le temps s'y prête. Si je devais y retourner, je pense qu'en dehors de séjourner à nouveau à Kawaguchiko, je tenterais sans doute de découvrir les 3 lacs restants et retournerais au Fujisan pour cette fois m'attaquer à son ascension, et me replongerais avec plaisir dans les randonnées en vélo autour du lac.

Kawaguchiko no eki (河口湖の駅), la gare de Kawaguchi et point de départ des rétro-bus. Un petit café-resto, le Fujiyama, se trouve dans le bâtiment, avec à côté, un omyage shop pour acheter des souvenirs, en grande partie alcools, aliments et sucreries.

Voilà les fameux rétro-bus que nous n'avons cessé d'utiliser durant notre séjour. Ils vont presque partout mais sont assez peu nombreux, on attend donc souvent longtemps à un arrêt (1 par heure seulement). Le mieux est d'acheter une carte de 2 jours (¥1300) car un simple ticket pour un trajet coûte environ ¥680 pour Saiko par exemple. Nous avons donc après avoir visité la gare et son omyage shop, pris un de ces rétro-bus pour aller à notre ryokan non loin de là.

Après avoir déposé nos bagages, retour en ville pour chercher un endroit où manger, et sommes allés dans un restaurant traditionnel en face de la gare proposant le plat typique de la région de Fujigoko, un type particulier de Udon (饂飩) appelé Hōtō (ほうとう)


Comme expliqué plus haut, en arrivant le temps n'était vraiment pas au beau fixe, mais nous avons tout de même entamé le tour du lac, assez grand et coupé en deux par le pont Kawaguchiko Ohashi (河口湖大橋). J'ai beaucoup aimé me promener le long des berges, et admirer la vue du lac et des montagnes environnantes parfois noyées dans la brume.

J'ai toujours aimé cela au Japon : même les plaques d'égouts sont jolies.

Lors de cette promenade autour du lac, nous avons pu visiter Music Forest Ukai, un ensemble de bâtiments de type européen, d'inspiration allemande en majeure partie, renfermant restaurants, magasins de souvenirs, ateliers de création artisanale (j'ai d'ailleurs été tenté par la création de ma propre boite à musique). Parmi les attractions proposées, on notera une salle remplie de diverses machines musicales automatisées françaises et italiennes datant du début du siècle dernier, où l'on peut assister toutes les heures (ou demi-heures) à un mini concert de la gigantesque orgue automatisée et de ses automates du début du XXème siècle. Pour ma part, excepté la curiosité de voir cela de plus près, j'ai préféré l'extérieur et les ateliers de création.

Pour finir cette balade et dans l'espoir d'apercevoir un bout du Fujisan, nous avons décidé de prendre le ropeway, et avons ainsi pu contempler le lac et la région environnante, et même l'espace de quelques minutes entrapercevoir le Fujisan entre les nuages. Durant l'ascension, nous avons même pu voir un jeune singe à la cime d'un arbre. Une fois en haut, en dehors du panorama, pas grand chose, ni boutique ni rien de notoire. Nous avons suivi quelques minutes un sentier dans la forêt vers un sanctuaire pour aboutir à une sorte de temple miniature (moins d'un mètre de haut), sorte de maquette d'un jinja en fait.

Ah si ! Il y avait bien un détail insolite : un jidōhanbaiki (自動販売機) vendant hotdogs, frites, takoyaki (蛸焼), soba (蕎麦) et même du sushi (寿司). Quand je vous disais que ces automates japonais sont susceptibles de proposer n'importe quoi, et dans ce cas, au beau milieu de la pampa en haut d'une montagne où il n'y a ni magasin, ni personnel. Je pense souvent aux personnes qui alimentent ces machines et les entretiennent, et je me dis que ça ne doit pas être un job facile.

 Nous voici de retour à l'hôtel, après cette première journée de découverte.

Après un court séjour dans la chambre pour nous changer et nous reposer un moment, nous redescendons pour diner dans la salle qui nous est réservée. Diner qui comme vous pouvez le voir ci-dessus, est de style kaiseki (懐石), la cuisine traditionnelle japonaise.

Voici la chambre, disposant à la fois des avantages du ryokan (旅館) avec son style washitsu (和室) : shoji (障子), tokonoma (床の間), tatami (), etc, mais aussi des avantages modernes comme la tv, le frigo, la clim, etc.

Après le repas, retour à la chambre et relaxation après cette longue journée de marche autour du lac dans un ofuro bien chaud et apaisant. Je ne regrette pas d'avoir dépensé davantage pour ce séjour en ryokan, car bénéficier d'une chambre avec vue sur le Fujisan et ofuro, fut une excellente idée. 

Que serait une soirée "relaxation" sans boisson? Nous avons décidé de tester les crus de la région, car Fujigoko et ses environs disposent de nombreux coteaux et cours d'eau favorisant la viticulture et la production de nihonshu (日本酒). Les vins régionaux sont très bons, et les cépages proviennent de France. 

Pour ce deuxième jour, direction Saiko, en nous arrêtant en chemin au village traditionnel reconstruit de Iyashi no sato (いやしの里) à Nemba (根場) où l'on peut à la fois admirer les maisons de style traditionnel Kayabuki (茅葺き) et divers ustensiles d'époque tels les machines à moudre le grain ou à traiter le riz, les ustensiles destinés à la cuisine et à la menuiserie, etc. Ce village fut détruit par un glissement de terrain du à un typhon en 1966 et rebâtit. Chaque maison a une activité différente : auberge, poterie, etc. Ci-dessus, un moulin dont l'eau entraine la roue en actionnant un mécanisme de concassage du grain. Détail amusant et sympathique : lorsque l'on paye son entrée on ne reçois pas un ticket mais un petit grelot. J'ai trouvé ce geste fort plaisant pour ma part. Les images du village sont celles de notre deuxième venue, le dernier jour, car elles étaient plus colorées que celles du premier passage dans la grisaille.

La vue de ces toits de chaume et du Fujisan se profilant en arrière-plan valait véritablement un retour à Iyashi no sato par cette radieuse dernière journée. On se prendrait à rêver d'y vivre en permanence si cela était possible, tant l'endroit est calme et beau. Les différentes échoppes proposent nombre de produits, et même de la dégustation, mais aussi d'expérimenter par vous-même l'artisanat traditionnel, ce que nous avons fait, j'en parlerais plus tard.

Voici une des maisons visitées ce matin-là. D'après la dame en train de préparer le thé, il s'agit de la plus ancienne du village et une des rares à avoir résisté au glissement de terrain. Elle fut réparée à l'aide de pièces des autres maisons détruites. Vous remarquerez l'eau en train de chauffer dans le tetsubin (鉄瓶) suspendu au dessus du foyer : nous avons pu boire ce thé assis sur des zabuton (座布団) avec d'autres visiteurs en discutant avec la vieille dame. Un moment privilégié partagé à la chaleur du feu. 

Ci-dessus, le foyer ou irori (囲炉裏), où l'on prépare la cuisson d'aliments ou l'eau du thé. Le crochet permettant de suspendre la théière est appelé jizaikagi (自在鉤) et la théière en fonte tetsubin (鉄瓶), à ne pas confondre avec les autres théières en porcelaine ou argile appelées kyūsu (急須). Les coussins que l'on peut disposer sur le tatami, sont appelés quand à eux zabuton (座布団).
 
Vue d'ensemble de la pièce. Notez la pile de zabuton au pied de la poutre, et le o-yoroi (大鎧) au fond de la pièce.

Deux heures de lutte acharnée avec l'argile pour réaliser ce chawan (茶碗) expédié à Tōkyō (東京) 3 mois plus tard, après avoir été cuit et vernis à l'intérieur seulement selon mes instructions. Espérons qu'en le revoyant je ne sois pas trop déçu. J'avais envie de m'initier à la poterie depuis toujours, et voilà chose faite, au Japon de surcroit ! よかった

Après notre visite au village, nous avons dirigé nos pas vers le Saiko mais le avec la grisaille, le Fuji est demeuré invisible. Certaines vues sont vraiment agréables car le cadre est plus sauvage qu'à Kawaguchiko. Beaucoup de vieilles bâtisses abandonnées, anciens bungalows et hôtels, pas mal de barques laissées sur les berges et envahies par la mousse et les hautes herbes aussi. Par contre, nous avons découvert après une longue marche du village et le long de la route longeant le lac, l'excellent Café M, de style européen, et son agréable jardin, prix un peu élevé et fermeture vers 17 h. Je vous invite à vous y arrêter si vous deviez être de passage à Saiko.

Le troisième jour, après des parlementaires sans fin avec ma compagne la veille (les japonais sont très superstitieux) départ pour le Saiko, mais pour nous rendre cette fois dans la forêt au pied du Fujisan, Aokigahara Jukai (青木ヶ原樹海), de triste renommée en raison des nombreux suicides, disparitions et phénomènes surnaturels s'y déroulant. Le paysage est assez semblable partout (nous y avons passé plusieurs heures et visité 3 grottes) et j'ai donc choisi cette photo assez représentative de l'environnement dans cet endroit. Personnellement, je n'ai pas ressenti une quelconque oppression. Cette forêt surnommée "mer d'arbres" (jukai), peut sembler toutefois sinistre par endroits avec ses arbres morts et tordus aux formes sinueuses, ses roches volcaniques recouvertes de mousse, crevasses et grottes obscures et profondes formées par une coulée de lave du Fuji il y a 1200 ans.

Un des nombreux panneaux des autorités et associations d'aide aux personnes en difficulté que l'on trouve dans cette forêt. Ma compagne m'a expliqué qu'il s'agissait d'une aide aux personnes en difficulté financière, afin de les empêcher de commette l'irréparable dans la forêt. Aokigahara paye un lourd tribut en vies humaines chaque année.

 Vue ras-du-sol d'un des sentiers de la forêt.

Une photographie de tsutsuji (つつじ), déjà présenté dans un autre article.

Kōmori ana (蝙蝠穴), la grotte des chauve-souris nous n'avons pas vu l'ombre d'une chauve-souris, mais rampé ou presque tant les boyaux étaient étroits comme on le voit ici. Expérience spéléologique intéressante toutefois, mais trop de visiteurs. J'aurais apprécié davantage ce lieu si les conditions n'avaient été si difficiles, le temps d'exposition augmentant avec l'obscurité il est stressant de shooter dans un boyau étroit avec 30 japonais dans le dos.

En train de préparer mon APN pour une photographie en basse luminosité dans un des boyaux de la grotte de glace, ci-dessous.

Narusawa Hyoketsu (鳴沢氷穴), la grotte de glace, où règne effectivement un froid glacial et est conservée de la glace depuis des siècles. En ressortant, j'ai remarqué que mon objectif était entièrement gelé.

De la glace avec un éclairage bleu, un régal pour les yeux et les objectifs, mais encore une fois trop de visiteurs, et des grillages pénibles à contrer pour photographier, sans compter les problèmes de prise de vue en milieu obscur en raison et le temps de pose.

Fugaku Fuketsu (富岳風穴), la grotte du vent (où il n'y avait pas plus de vent que de chauve-souris à Kōmori ana d'ailleurs...).

Après notre petite randonnée spéléologique et forestière, la décision fut prise de louer des vélos à l'hôtel et de profiter -vu l'éclaircie- du plaisir de rouler à travers Kawaguchi et autour du lac. Les vélos bénéficiant d'un système d'assistance électrique, ce fut très agréable, nous permettant en peu de temps de parcourir de longues distances, et retrouver les spots les plus intéressants pour procéder à de nouvelles prises de vue ensoleillées du lac et du Fujisan

 Vue prise depuis Ohashi, le grand pont traversant le lac (la vue rive Nord est plus intéressante pour apercevoir le Fujisan).

Et voilà ce que l'on peut contempler du nord. Une bien jolie vue, même si le Fujisan aime à jouer avec les nuages.

Et voici la vue que l'on peut avoir près de mon café restaurant préféré de Kawaguchiko romantiquement appelé "Café la Bohême". Les tarifs sont un peu élevés mais l'atmosphère en conséquence, dans un décor occidental, grande villa blanche, tables disposées dans un jardin spacieux bordé d'arbres le long de ce chemin pavé longeant la rive nord du lac. L'ambiance est véritablement reposante et l'on peut savourer l'espace d'un instant le calme environnant dans un cadre propice.

Plus loin, les fleurs sont au rendez-vous et agrémentent joliment la vue sur le Fujisan. Derrière moi, un petit établissement avec terrasse de bois couverte, dans lequel nous avons déjeuné sur la terrasse avec cette belle vue en prime.

Et voilà le déjeuner : des pâtes de type udon (饂飩) pour changer.

Notre promenade de l'après-midi s'étant révélée si agréable, nous avons décidé d'enfourcher à nouveau nos montures après le repas du soir au ryokan, pour nous lancer dans une randonnée nocturne autour du lac.

Un temps très agréable et une nuit étoilée, la luminosité des étoiles et de la lune s'ajoutant à la réflexion des lumières de la ville sur le lac fut un véritable plaisir et l'occasion de nombreuses haltes pour admirer ces lueurs nocturnes sous différentes perspectives.

Belles teintes pour ce ballet de lueurs nocturnes se reflétant à la surface du lac.

Splendide vue sur le Fujisan depuis la fenêtre de notre véranda, par une journée ensoleillée idéale pour de belles photographies.
Après avoir copieusement déjeuné au ryokan, nous voilà donc partis vers la gare pour prendre le bus à destination de la 5ème station du Fujisan que nous allons enfin voir de près ! Malgré la vue imposante une fois à son pied on ne peut vraiment se faire une idée de sa taille et les routes étant toute bloquées, j'ai du me résoudre à renoncer à son ascension. La place n'est pas grande et  hormis les quelques magasins de souvenirs et autres restaurants, il n'y a pas grand chose à voir si ce n'est le Fujisan et la vue sur la région alentour et les lacs, et un petit sanctuaire shinto, perdu derrière les bâtiments. La végétation alentour est composée d'arbres morts et dénudés, sans attrait, seules les pentes du Fujisan si près et pourtant inaccessible m'attiraient. Malheureusement, mauvais timing aidant (bus et départ pour Tōkyō en fin d'après-midi), j'ai du me contenter de les sonder à l'aide de mon zoom. Un jour peut-être...

 Le petit jinja du Fujisan caché par les grands bâtiments de la place.

N'oubliez pas de déguster un pancake "Fuji" en admirant par les baies vitrées le Fujisan dans toute sa splendeur.

Voici enfin le grand Fujisan de près. Si près et pourtant si loin.

Et voici pour illustrer et clôturer enfin ce long article, une vue depuis le Saiko, plus calme, où nous sommes retournés après être redescendus de la 5ème station et avoir revisité Iyashi no sato. Un endroit paisible, mais n'espérez pas trouver des commerces ou endroits pour se restaurer. En dehors du Café M et d'un petit resto de camping, il n'y a que de rares hôtels, parfois abandonnés.

C'est avec nombre de beaux souvenirs en tête que je clos cet article, un peu nostalgique, car bientôt ce blog lui aussi sera clôturé, puisque d'ici 2-3 semaines, je retournerais en France. J'espère vous avoir fait un peu rêver si vous aimez autant que moi le Japon, et vous encourage à y séjourner sans craindre ni tremblement de terre ni irradiation.