L'ile de Miyajima (宮島) ou Itsukushima (厳島) est une ile non loin d'Hiroshima (広島), célèbre pour son sanctuaire, et surtout le fameux Torii (鳥居) rouge en bois s'enfonçant dans les flots à marée haute, et marquant l'entrée du sanctuaire d'Itsukushima (厳島神社),
emblème par excellence du Japon traditionnel et inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Concernant cette ile, il
faut savoir qu'elle est consacrée, d'où son nom d'ailleurs signifiant "ile sanctuaire" (miyajima)
selon la croyance shintoïste, et que
de ce fait, maternité et cimetières en sont absents. Il y est également
interdit d'abattre des arbres et la population insulaire est de 2000
habitants seulement en raison du caractère sacré de cette ile. Les
principales sites à visiter sont le Torii flottant évidemment, approchable à marée basse qui est une des 3 vues les plus célèbres du Japon (日本三景, nihon san kei) , le sanctuaire construit en 593 et dont la scène de bois est la plus ancienne scène de théâtre nō (能) du Japon (construite en 1590), le temple de Senjōkaku (千畳閣) dont la pagode Goju no tō (五重塔), le temple Daigan-ji (大願寺), et enfin le Mont Misen (弥山)
culminant à 535 mètres. Mais nombre d'autres endroits se sont avérés
être intéressants durant la visite, alors n'hésitez pas à consacrer une
journée entière à la visite de l'ile si vous désirez vraiment apprécier
le site à sa juste valeur, et peut-être même davantage. Ah! J'allais
oublier : prenez aussi le temps de savourer un peu de momiji manjū (もみじ饅頭), la spécialité culinaire de l'ile, une petite pâtisserie fourrée délicieuse en forme de feuille de momiji.
Armoiries d'Itsukushima.
A noter également que Miyajima entretient de bons rapports et procède régulièrement à des échanges avec le Mont Saint-Michel.
Pour plus d'informations, je vous conseille de vous rendre sur le site
officiel de l'ile, qui dispose d'une interface multilingue où vous
pourrez sélectionner sa visite virtuelle en français :
La 1ère chose m'ayant frappé en débarquant à Miyajima fut la présence comme à Nara (奈良) de nombreux shika (鹿), peu farouches et toujours affamés. Comment trouvez-vous cette scène avec la petite fille au milieu de nos peluches? Kawaii non?
A propos de ces daims, il faut savoir que dans la religion shintō (神道) ils sont considérés comme les messagers des dieux...
Comme je le disais : toujours en quête de nourriture.
Une fois en "ville", aux abords du sanctuaire au pied du mont Misen, vous traverserez cette rue marchande, bordée de petites échoppes vendant des omiyage (お土産)
-des souvenirs- aux touristes. Un des artisans m'a d'ailleurs offert un
petit bout de bois peint. Malheureusement, nous n'avions pas prévu lors
de notre ascension du mont que celle-ci durait aussi longtemps et de ce fait, je n'ai pu explorer ses magasins puisqu'ils étaient fermés lorsque nous sommes redescendus.
Voici l'Ōshamoji (大しゃもじ) ou Ōshakushi (大杓子), une sculpture géante de... cuillère en bois, Miyajima étant
célèbre pour cet ustensile à priori inventé par un moine de cette ile
il y a longtemps. Elle est la plus grande du monde, avec une longueur de
7,7 mètres, une largeur de 3 mètres et un poids de 2,5 tonnes. Réalisée
en 1979 à base de bois Zelcova, il fallut 2 ans et 10 mois pour la sculpter.
Voilà enfin le fameux Ō-Torii (大鳥居) de Miyajima,
aperçu de loin durant la traversée avec le ferry. Comme vous pouvez le
voir, le matin les eaux se retirent, et ce n'est hélas qu'en
redescendant le soir du mont Misen que j'ai pu le voir dans les flots.
Goju no tō, la pagode à 5 étages du Senjōkaku, construite en 1407 et haute de 27,6 mètres.
Petite vue d'ensemble sur un site assez intéressant, à savoir celui du Daigan-ji, avec à gauche le Daigan-ji sanmon (大願寺山門), au centre et au fond le bâtiment principal du Daigan-ji, et légèrement masqué par les arbres sur la droite, le Gomadō (護摩堂).
Également appelé Kikyōzan Hōkōin (亀居山放光院), le Daigan-ji comme son nom l'indique, est un temple bouddhiste et appartient à la secte Shingon (眞言). Bien que l'on ne soit pas certain du fondateur, on l'attribue au moine Ryokai (僧了海) entre 1201 et 1203, durant la période Kamakura (鎌倉). Ce temple était dans le passé responsable de l'entretien et de la construction des temples et sanctuaires, incluant celui d'Itsukushima. Le temple est dédié à la déesse de la musique, de la santé et de l'éloquence, Benzaiten (弁財天).
Le Gomadō, construit durant l’ère Muromachi (室町時代).
Continuons notre ascension à travers les rues de Miyajima. Style architectural japonais traditionnel et l'omniprésence du bois.
Le sanctuaire d'Itsukushima vu depuis la baie à marée basse.
Le Ō-Torii
actuel fut construit en 1875, mais son prédécesseur datait du 12ème
siècle. Haut de 16,80 mètres, il est très imposant et fait partie des
plus grands torii du Japon naturellement. Il est également unique de par sa structure à 6 piliers (équilibre oblige) inhabituelle aux torii mais
nécessaire à son équilibre à marée haute. Dans le passé, les visiteurs
n'avaient pas le droit de poser le pied sur le sol de l'ile en raison de
son statut sacré, aussi venait il par bateau et passaient sous le torii avant d'accoster à Itsukushima.
Vue du Honden (本殿), le bâtiment principal du sanctuaire où se trouve également la fameuse scène de théâtre nō.
Pour des raisons de temps et de mauvaise organisation, nous avons
malheureusement décidé de ne pas visiter le sanctuaire. Il faut
toutefois préciser que Miyajima était particulièrement bondée ce jour-là, et que les "packs"
de touristes étaient une véritable plaie !
Pour ceux ayant déjà voyagé au Japon, ils comprendront ce que je veux
dire, car ces industries de voyages organisés sont tout simplement
exécrables et de véritables nuisances pour n'importe qui. On nous a
littéralement poussé et jeté hors du cadre pour faire des photos de
groupe (environ 50-60 personnes) devant le torii.
Voici à présent les marches menant au Senjōkaku, littéralement le pavillon aux 1000 tatami. Construit en 1587 par le Shōgun (将軍) Toyotomi Hideyoshi (豊臣秀吉)
et entièrement réalisé
en bois, sa surface devrait être équivalente à 1000 tatamis et servir à
honorer les âmes des guerriers morts à la guerre, et enfin, abriter une
librairie de Sutras. Sa réelle surface n'est en fait que d'environ 857 tatami. La
construction stoppa à la mort d'Hideyoshi Toyotomi, d'où la façade d'entrée non terminée.
Façade avant du bâtiment (on peut apercevoir la pagode que nous avons vu précédemment, à l'angle du temple).
Petite vue sur le sanctuaire d'Itsukushima prise du Senjōkaku.
De nombreuses gravures et peintures anciennes sont suspendues à l'intérieur du bâtiment, sur ses poutres.
Et encore une fois la grosse cuillère en bois, enfin une autre.
Voilà pour vous faire une idée de la surface.
L'ascension fut longue malgré le ropeway, comptez plusieurs
heures à pied, sentiers ardus et singes présents parfois agressifs.
Jolie panoramique du haut de la montagne.
Ici aussi, daims et biches, mais également des singes, parfois inquiétants.
Nous voici arrivés au terme de notre ascension, à 5 minutes du sommet. Le Misen Hondo (弥山本堂).
Le Reikadō (霊火堂) où brûle depuis près de 1200 ans le Kiezu no hi (消えずの火), un feu sacré qu'utilisait le moine Kōbō Daishi (弘法大師) -également connu sous le nom de Kūkai (空海)- lors de son entrainement religieux, et qui servit aussi à allumer la flamme du Mémorial de la Paix à Hiroshima.
Vue rapprochée du Misen Hondo.
Vue panoramique sur Seto Naikai
(瀬戸内海), la mer intérieure depuis la plateforme du Mont Misen.
Redescendus
au bas du mont, le crépuscule nous réservait une belle surprise en
termes de couleurs, et le couché de soleil occasionnait véritablement
d'extraordinaires teintes dans les cieux. Ici, le Torii de pierre marquant l'entrée du sanctuaire d'Itsukushima par la terre, comme celui de bois le fait par la mer.
Vue depuis Mikasahama (三笠濱) afin de pouvoir mieux apprécier les teintes de cet admirable coucher de soleil.
Un
des plus beaux couchers de soleil que j'ai pu observer dans ma vie. Je
regrette juste que nous n'ayons pu redescendre plus vite, ne serait-ce
que de 15-20 minutes pour voir le soleil couchant se profiler derrière
le torii.
Le fameux Ō-Torii flottant de Miyajima à nouveau, une des 3 vues les plus célèbres du Japon, et un des symboles de ce pays.
Un dernier plan rapproché afin de clore cet article en vous laissant une touche romantique et traditionnelle du Japon.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire