Matsue "by night". C'est un plaisir de se balader dans la ville, en raison de sa beauté, tout particulièrement le long de l'eau.
Voici le sympathique café dans lequel nous avons déjeuné, très à l'occidentale y compris concernant les plats et boissons, mais comme d'habitude, de l'occidental japonisé. Toutefois, ne serait-ce qu'à cause du cadre, il me fallait entrer dans cette bâtisse.
J'ai bien aimé ce petit clocher, d'où cette photographie.
Voici enfin apparaitre devant nous le château de Matsue, mais je ne ferais encore aucun commentaire à son sujet, si ce n'est que sur cette photo vous pouvez voir 2 des plus importants symboles de cette ville, à savoir son célèbre château (un des rares à avoir survécu à la destruction) et des pins, matsu (松) dont la ville tire une partie de son nom.
Après avoir pénétré dans l'enceinte du château, avoir monté quelques marches et grimpé une légère côte, vous découvrirez le Matsue Kyodokan (松江郷土館), le musée d'histoire locale qui ne se situe pas très loin du château, et juste à côté du sanctuaire de Matsue. Cette demeure de type occidental, typique de l'architecture de la période Meiji (明治) fut construite en 1903 pour l'Empereur qui dans les jeunes années du début de son règne fit 6 grands tours du Japon. Toutefois il ne vint jamais à Matsue. Les gens d'ici l’appellent le "palais russe". Le musée est gratuit, et le mobilier est d'époque, aussi peut on s'asseoir sur des chaises d'époque et observer la ville depuis les balcons qui sont fort plaisants, sans débourser le moindre yen, chose rare au Japon.
Non loin de là se trouve le Matsue Jinja (松江神社), sanctuaire dédié aux âmes déifiées des daimyō (大名) : Matsudaira Naomasa (松平直政), le 1er du clan à avoir régné sur cette région, Horio Yoshiharu (堀尾吉晴), grand soutien de Tokugawa Ieyasu (徳川家康) -rappellons que le clan Tokugawa est issu des Matsudaira- et enfin Matsudaira Harusato (松平治郷).
Autre vue du sanctuaire.
Détail des boiseries.
Voici enfin Matsue-jō (松江城), le "château noir" construit en 1611 par le clan Horio (堀尾氏) et légué ensuite -faute d'héritier- au clan Kyogoku (京極氏), puis finalement légué -encore une fois faute d'héritier- en 1638 au clan Matsudaira (松平氏), dont sera issu Matsudaira Takechiyo (松平竹千代), alias Tokugawa Ieyasu (徳川家康), le célèbre Shōgun (将軍) qui réunifiera le Japon sous la domination de son clan durant 250 ans jusqu'à la restauration Meiji (Meiji Ishin, 明治維新).
Le
donjon du château est un des 12 derniers donjons authentiques du Japon
et ne fut jamais détruit. Le château est classé 2ème pour son
envergure, après Himeji-jō (姫路城), 3ème pour sa hauteur et 4ème pour son âge. Par chance, le donjon fut sauvé de la destruction lors de la restauration Meiji
qui aura coûté nombre d'ouvrages historiques au détriment du patrimoine
nippon.
Vue sur la ville et le lac Shinjiko (宍道湖) depuis le château.
Une des pièces du donjon, dorénavant transformé en musée, et l'escalier (très raide) permettant de gravir les étages.
Matsue-jō n'est pas seulement imposant, mais aussi intéressant de par son musée où l'on pourra admirer katana
(刀) et autres armes, pièces d'armures, mobilier d'époque, etc.
Menpō (面頬), masque que les samurai (侍) portaient au combat à la fois pour protéger leur visage et effrayer l'ennemi.
ō-yoroi (大鎧), "grande armure" de samurai.
Katana (刀), le sabre du samurai qui était également sa vie et son âme.
Un autre ō-yoroi, ces armures étaient réservées aux samurai de haut rang exclusivement.
Kabuto (兜), un casque de samurai.
Ceci est la maison de Lafcadio Hearn, alias Koizumi Yakumo (小泉八雲) un écrivain irlandais qui séjourna à Matsue où il écrivit sur la culture nippone et son folklore. Enseignant à Matsue, il tomba gravement malade et fut soigné par Koizumi Setsu (小泉節), fille de samuraï (侍), qu'il épousa par la suite, et prit la nationalité japonaise puis changea son nom en Koizumi Yakumo.
Voici un cliché de l'intérieur, une véranda que je rêverais d'avoir... Disposer d'une telle pièce, même vide, donnant sur un espace verdoyant avec de l'eau apaiserait mon cœur et m'aiderait à me détendre.
On aperçoit de cette pièce -notez le bureau surélevé en raison de sa mauvaise vue ayant perdu un œil à l'âge de 13 ans- le fameux jardin l'inspira lors de la rédaction de son essai "In a japanese garden" de son livre "Glimpses of unfamiliar Japan".
Voici un cliché de l'intérieur, une véranda que je rêverais d'avoir... Disposer d'une telle pièce, même vide, donnant sur un espace verdoyant avec de l'eau apaiserait mon cœur et m'aiderait à me détendre.
On aperçoit de cette pièce -notez le bureau surélevé en raison de sa mauvaise vue ayant perdu un œil à l'âge de 13 ans- le fameux jardin l'inspira lors de la rédaction de son essai "In a japanese garden" de son livre "Glimpses of unfamiliar Japan".
Voilà le jardin en question que j'ai trouvé joli mais sans plus, mais sans-doute voyait-il là tout autre chose que moi?
Petite pause à l'extérieur de la maison que l'on aperçoit derrière le buste à son effigie, car il s'agit ici d'une petite place en son honneur.
Voici la fameuse route Shiomi Nawate (塩見縄手), un site historique et classé parmi une des 100 plus belles routes du Japon (日本の道100選). Située le long des douves nord du château de Matsue, sur près de 500 mètres de route se succèdent des Buke Yashiki (武家屋敷), anciennes demeures de samurai, et des pins centenaires. L'une de ces demeures est demeurée en parfait état jusqu'à aujourd'hui et peut être visitée, c'est la maison du samurai Shiomi Nawate.
Voici la cour ou le jardin d'une de ces demeures, en l’occurrence transformée depuis en restaurant.
Voici à présent la fameuse demeure du samurai Shiomi Nawate,
qui a été conservée exactement à l'identique de sa construction en
1730. Il s'agit de la résidence d'un samurai de rang moyen, percevant un
salaire de 1000 koku (石),
soit nettement inférieur à celui d'un samurai de même rang d'une région
plus riche. Aussi, sa demeure peut-elle paraitre quelque peu austère. La pièce ci-dessus est la pièce principale de l'habitation, celle où l'on recevait les invités.
[le koku était une unité de mesure de volume dans le Japon médiéval servant a définir la richesse d'un fief. Elle représentait la quantité de riz mangée par un japonais en un an : 180,39 litres de riz].
[le koku était une unité de mesure de volume dans le Japon médiéval servant a définir la richesse d'un fief. Elle représentait la quantité de riz mangée par un japonais en un an : 180,39 litres de riz].
Voici la pièce destinée à préparer le thé, avec le braséro et la théière au milieu. Notez le minimalisme des fournitures, du mobilier et de la décoration, témoignant de l'austérité de sa condition.
Enfin, la visite d'une des plus anciennes ochaya (茶屋) du Japon, meimei-an (明々庵),
datant de 1779. Une jolie maison de thé ancienne dotée d'un joli jardin
zen (禅) où j'ai pu encore une fois, déguster un excellent matcha (抹茶) agrémenté de wagashi (和菓子). Elle se situe dans les collines au nord du château et fut fondée à la demande du seigneur de Matsue de l'époque, Matsudaira Harusato (松平治郷), dit "Fumaï" (不昧), fin lettré et connaisseur de l'art du thé qui écrivit d'ailleurs un ouvrage sur ce thème et développa son propre style de chanoyu (茶の湯). Ci-dessus, la cour s'étendant en face de la maison de thé avec vue sur le château.
Voici le bâtiment principal où j'ai pu participer à un chanoyu (茶の湯) qui m'a d'ailleurs été spécialement expliqué par la dame officiant en maitre de cérémonie. Heureusement, je connaissais déjà quelque peu les subtilités relatives à la conduite à tenir lors de cette cérémonie, ayant quelques connaissances du sadō (茶道) et ayant déjà eu l'occasion de déguster du matcha (抹茶) à Tōkyō et à Kyōto entre autres. Vous noterez l'aspect luisant des pierres du à leur aspersion d'eau, comme le veut le rituel de la cérémonie du thé.
Le pavillon fut déplacé 4 fois au cours des siècles et ne revint à son emplacement actuel qu'en 1966, à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Fumaï. L'inscription ornant l'entrée du pavillon aurait été écrite par lui. On lui doit également la renommée de la ville en matière de wagashi, puisque les nombreux artisans pâtissiers de la ville s'employèrent à rivaliser d'ingéniosité pour parfaire leur art et satisfaire leur seigneur. De ce fait, Matsue figure avec Kyōto (京都) et Kanazawa (金沢) parmi les 3 villes les plus réputées du Japon pour leurs wagashi.
Et
voici une jolie vue des douves faisant le tour du château et reliées aux deux rivières qui traversent le centre-ville. Une agréable
promenade de jour comme de nuit que j'ai d'ailleurs
faite en partie en barque la nuit venue pour admirer le Suitōrō
(水燈路) depuis la rivière.
Et que pensez-vous de ce beau pont, tout de bois et de pierre? Pour ma part je l'ai tellement apprécié qu'il me fallait vous le montrer.
Silhouette de Lafcadio Hearn lorsqu'il arriva à Yokohama (横浜), avec pour seuls biens ses 2 valises.
La zone piétonne, propice à la ballade en raison de sa proximité
des canaux et de ruelles très calmes avec de jolis bâtiments.
Beaux reflets sur la rivière, malgré le peu de luminosité, belle ballade le long de la rive sous les saules que l'on appelle yanagi (柳).
Une autre vue de la ville par-delà la rivière. J'espère que vous appréciez le ciel, les reflets et les teintes particulières sur cette image.
Nous voici de retour au château pour le Matsue Suitōrō (松江水灯籠),
un festival nocturne organisé par
la ville de Matsue qui consiste à suivre dès la tombée de la nuit un parcours bordé de
lanternes en papier décorées traversant la ville et menant à Matsue-jō.
La cour du château à été remplie de tōrō (灯籠), il me semble qu'il s'agit là de l'ancien emplacement des écuries de l'époque.
Le Matsue Kyodokan de nuit. Malgré le fait que Matsue ne soit pas parmi les destinations de prédilection des touristes, je trouve que la ville se donne bien du mal à se parer de ses plus beaux feux, et en dehors de sa beauté propre, je trouve les éclairages divers très réussis.
Matsue-jō dans toute sa majesté.
Détail d'un tōrō. Tous ont été réalisés à la main, imaginez le travail ainsi que le temp nécéssaire à cet ouvrage.
Vous vous rappelez de la cour des écuries remplies de tōrō?
Ce château a vraiment belle allure, particulièrement mise en valeur avec cette teinte verte qu'il prend sous l'éclairage.
De retour hors du château le long de la rivière, suivant le chemin des lanternes.
Hélas, mes clichés à main levé la nuit avec le reflex ne se sont pas révélés exploitables. Je n'ai pu réaliser aucune photographie convenable depuis la barque en raison des flous de bougé.
Petite photographie du pont et d'un tōrō, tel un phare dans la nuit pour nous indiquer le chemin.
Même une fois le festival terminé et les lanternes éteintes et ramassées, Matsue reste lumineuse et belle durant la nuit.
Une dernière photographie pour illustrer l'omniprésence des eaux de Matsue, et ce joli reflet afin de clôturer ce long article.
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