Hanami
to kanashimi (花見と悲しみ) le hanami et la tristesse... Cette année, le
retour du printemps et l'éclosion des fleurs sont emprunts de tristesse en raison du
terrible jishin (地震) et du tsunami (津波) du mois dernier,
sans compter l'incertitude sur l'évolution des évènements à Fukushima (福島).
Je pense à tous ceux qui ont été touchés de plein fouet par cet horrible
désastre, ayant tout perdu, famille, amis, maison, vie... J'ai
également beaucoup de tristesse en songeant à ces héros forcés de Fukushima Dai
Ichi (福島第一) dont probablement nul ne se souviendra vraiment d'ici quelques
années, ayant laissé leur vie ou leur santé au mieux, pour tenter de
rétablir une situation désespérée... En ce mois d'Avril, à l'occasion de
ce Hanami 2011 qu'ils ne peuvent célébrer, c'est à eux que je dédie mes
pensées et mes articles, peu de choses en vérité, mais c'est là ma façon
d'honorer leur sacrifice et leur souffrance. Puisse le Japon se relever
bientôt, ses blessures pansées, ses fils et ses filles reposant en
paix, et puisse les japonais retrouver bientôt leur sérénité et leur joie
de vivre...
Hanamachi (花街) de Gion (祇園), hanamikōji
dōri (花見小路通り). Au bout de la rue se trouve le théâtre Gion Kōbu
Kaburenjō (祇園甲部歌舞練場) où se tient le Miyako Odori (都をどり), la "Danse de la
Capitale", une représentation annuelle des maiko (舞妓) et geiko (芸妓) de ce hanamachi. Ayant assisté l'année
dernière au Kitano Odori (北野をどり), célèbre festival d'un autre hanamachi de Kyōto (京都), je souhaitais renouveler cette expérience afin de contempler à
nouveau la beauté et la grâce particulière de ces dames d'une autre époque.
Le jardin du Gion Kōbu
Kaburenjō où nous avons pu flâner un peu avant la représentation.
Un tōrō (灯籠) dans ce joli jardin.
Tsuruha (つる葉) san, une Maiko , recueillant des fonds pour les victimes du jishin à la sortie du théâtre.
La
prestation s'est déroulée comme celle du Kitano Odori, débutant
avec un chanoyu (茶の湯), ou du moins sa version grand public, si je puis dire. Il est toutefois agréable de déguster un matcha (抹茶) préparé dans les règles de l'art par une geiko. A mon grand plaisir, j'ai pu revoir Mamehana
(豆はな) san lors de la représentation, la dame au kimono à carreaux bleus et blancs de mon précédent article.
Après avoir assisté à la représentation, nous sommes ressortis et avons entamé une promenade aux alentours de Gion.
Kennin-ji (建仁寺), temple principal de l'école Rinzai (臨済宗) fondé en 1202 par Myōan Eisai (明菴栄西), est le plus ancien temple zen (禅) du Japon, c'est ici que la doctrine zen fut enseignée pour la 1ère fois. Il est un des gozan (五山), un des 5 grands temples zen de Kyōto.
Continuons vers le Chion-in (知恩院), construit en 1234 par Genchi (源智) le disciple de
Hōnen (法然) en mémoire de
son maître. Siège de la secte bouddhiste Jōdo
shū (浄土宗), les nombreux bâtiments du complexe furent détruits par
les incendies en 1633 mais entièrement reconstruits, dont les bâtiments du
palais actuel, par Tokugawa
Iemitsu (徳川 家光), le 3ème Shōgun (将軍) du nom. A noter que comme à Nijō-jō, certains bâtiments disposent du "système d'alarme" de l'époque : le plancher rossignol qui siffle, le plancher "anti-ninja".
Malheureusement, je vous avouerais que ce hanami 2011 étant quelque peu endeuillé par les évènements du mois de Mars, cette visite et d'autres furent quelque peu superficielles, le coeur n'y étant pas vraiment. Pour ces raisons, je ne pourrais vous faire voir la totalité des bâtiments du site, n'ayant pas véritablement visité en profondeur.
Le Sanmon
(山門) fut construit en 1619 et demeure la plus grande
structure de ce genre encore existante au Japon.
Amida-dō (阿弥陀堂), fondé par Genchi, reconstruit à son emplacement actuel en 1710 et entièrement rebâtit en 1910.
Le Kyōzō (経蔵) fut construit
en 1621. Le bâtiment contient une roue octogonale à sutra, consacrée à l’édition chinoise Sung de l’intégralité du canon bouddhiste en 6000 volumes. Le bâtiment n'est pas ouvert aux visiteurs.
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